Le Carré d'As au féminin brille sur l’OSO

Dimanche dernier, notre Carré d’As féminin a porté haut les couleurs de notre club lors de l’édition 2024 de l’Olne-Spa-Olne (OSO). Ce parcours de 72 km et 2500m+ a vu nos traileuses briller tant par leurs performances que par leur enthousiasme et leur détermination. Sur les 694 finishers, seulement 86 étaient des femmes, un chiffre encore trop modeste, avec plus de 80 abandons malheureusement.

Les cartes maîtresses sur le tapis de boue

♠️ Barbara : Une grande première et déjà un coup de maître ! 7ᵉ au classement féminin avec un temps impressionnant de 8:19:47. Un atout majeur pour le RCB !

♦️ Roxane : Elle abat ses cartes avec brio pour décrocher la 9ᵉ place en 8:23:55. Une performance royale pour une première donne.

❤️ Judith : C’est avec le coeur qu’elle arrive 12ᵉ en 8:33:41, un temps solide pour un premier coup d’essai.

♣️ Pascale : La vétérane du club sort son expérience comme joker. 21ᵉ au général féminin, elle se classe 7ᵉ dans la catégorie "vieille branche", avec un temps modeste de 9:14:20. À chaque édition, elle prouve qu’elle a encore de quoi faire monter les enchères, joke !

Mais au-delà des performances, ce qui donne toute sa richesse à cette aventure, ce sont les impressions uniques de chacune de nos coureuses. Chaque carte de ce carré d’As a sa propre histoire à raconter, ses émotions à partager et sa vision du jeu qu’elle a mené sur ce parcours. Voici les 4 impressions.

♠️ Barbara

8h tapante, me voilà dans une foule de coureurs prêts à s'élancer pour 70km.

Bien entourée aux côtés de Judith, Roxane et Diego je démarre lentement au rythme de la masse de coureurs devant moi. Les dix premiers kilomètres passent à bavarder et rigoler avec Judith tout en croisant de temps en temps Diego et en étant guidée au rythme des nombreux traileurs encore à nos côtés.

Ensuite, Judith s'envole tel un petit chamois dans une montée et je n'essaie pas de la suivre (la course est encore longue et je ne veux pas me mettre dans le rouge). Quelques kilomètres plus loin je retrouve Roxane qui était partie plus vite et nous arrivons ensemble au premier ravitaillement au 18eme km. Je remplis mes flasques mais ne ressens pas le besoin de manger. Je reste donc peu de temps à ce premier ravitos et je repars. Entre ce premier ravitos et le deuxième, Roxane et moi courions toujours plus ou moins ensemble avec chacune des petits hauts et bas. Peu de temps avant le deuxième ravitos, qui marquait la moitié du parcours au 36eme km, j'ai commencé à ressentir une douleur à la hanche que je connaissais bien. Arrivée au ravitos du 36eme km un doute s'installe en moi "vais-je pouvoir continuer, la douleur va-t-elle augmenter?". Je tombe sur Arthur qui m'encourage et me rebooste pour la suite. Je croise aussi Judith qui repart au moment où j'arrive. Par après, je cherche des yeux de la nourriture salée ou une soupe car je commence à sentir que j'en ai assez du sucre. Je ne trouve que des Tucs et des chips. J'en prends en abondance. Je prends également un verre de thé et c'est reparti ! Pas de nouvelles de Roxane, je me dis qu'elle doit sans doute déjà être partie et je me mets en route à mon tour.

Commence ensuite un combat avec moi-même. La douleur à la hanche descend jusqu'au genou droit et commence méchamment à ressembler à un syndrome de l'essuie-glasse. De peur que ça s'empire, je me mets à courir sur la pointe de pieds en descente pour décharger un peu mon genou et là, paf, c'est une douleur au tendon d'Achille gauche qui commence "Oh la conne!". Je ralentis, me mets dans ma bulle, profite du soleil, des paysages. J'alterne marche et course jusqu'au ravitos du 49eme km. Au fur et à mesure la douleur devient de plus en plus supportable jusqu'à n'être plus qu'une gêne. Au ravitos, pour mon plus grand bonheur une soupe chaude m'attend. J'en prends trois bols.

Puis je retrouve Judith qui me présente son Papa venu pour l'encourager et puis elle repart sur le parcours. Je profite encore un peu du ravitos et je vois Roxane arriver non loin derrière moi. Elle avait finalement pris plus son temps au dernier ravitos. Je redémarre et très vite Roxane me rejoint puis me dépasse à un bon rythme. De mon côté, je commence à me sentir de mieux en mieux, comme un second souffle. Vers le 58eme km, après une longue descente, j'appercois à nouveau Judith et Roxane qui courent ensemble. Je les rejoins, et nous nous retrouvons à courir les kms qui suivent à trois telles des Totally Spies. Me sentant toujours en forme, je continue à un bon rythme jusqu'au dernier ravitos à 64km. Là, mes papilles salives en voyant les délicieuses crêpes au chocolat qui nous attendent. J'en prends quelques bouts, je remplis ma gourde, et je vois Roxane arriver mais pas Judith.

Je me remets en route avec de très bonnes sensations dans les jambes. Je commence à comprendre la magie des longues courses où tout n'est pas linéaire. Je m'envole en suivant mon ressenti et les kilomètres filent. Je discute avec quelques coureurs sur la fin du parcours et l'une me dit "une longue descente, une longue monté et ça y est". Elle disait vrai. Je me motive pour la dernière montée je me retrouve sur un long plat, et là, au bout de la rue je vois l'arrivée sous des magnifiques couleurs de coucher de soleil. J'espèrais arriver avant la tombée de la nuit, objectif accompli! Je retrouve ensuite mon frère et les autres copains du RCB.

Quelle belle course et que de sensations !

♦️ Roxane

Rapide récit d'aventure de dimanche dernier aux 71km de Olne Spa Olne, mon premier "vrai long" trail. Si je devais le décrire en 2 mots, je dirais étonnant et boueux. Ou chaud et fun.

15 C° quand même! Pour fin novembre, c'est fou . Je range mes chaussettes en laine. Finalement, y'aura pas grand chose dans le sac à part la frontale et une tonne de sucre sous toutes les formes. It's all in the mix: gels, pâtes, barres, iso. C'est plus safe. Même si on m'a tant vanté les ravitos de feu de l'OSO, je connais mon estomac...

Départ aux radars encore semi-endormie (je n'ai pas osé le café de l'OSO...). Des premiers km assez chill: pas de stress, pas de boue, pas de départ explosif (minis-bouchons obligent...et ce n'est pas plus mal ceci dit pour maitriser les ardeurs). Et la chaleur du soleil! Je me réveille pleinement après le 1er ravito, en même temps qu'arrivent la boue et la nage (okéééé c'était juste un petit ru).

A mi-course (déjà!?!), je m'assieds 3 min pour grignoter: faut profiter après tout, non? Mes voisins de banquette chouinent un petit peu. En vrai, moi ça va . Je continue en forme correcte jusqu'au km 50.

Puis lentement mais surement, ça vient taper dans le dur. Km 61: là, c'est sur c'est dur... Pour ma montre aussi, qui m'abandonne : un écran désespérément noir coupé par une ligne (?! what's that?). Mes ischios crient à l'unisson "Que ça s'arrête...!" Mais mon petit ciboulot m'incite à continuer, le plus vite possible, rentrer au bercail avant la nuit surtout, ça m'évitera de chercher la frontale (juste de penser où elle serait me fatigue). Je n'ai plus aucune notion de rythme, j'ai juste l'impression de me trainer dans les feuilles, de "courir" comme un pantin (dés-)articulé.

Le dernier ravito finit par arriver. Roooh, je n'ai encore rien goûté! "Une crêpe?" Un léger haut-le-cœur me fera répondre "non, merci". Tant pis, longue vie à l'iso. S'ensuit une traversée du désert (boueux tout de même...). Et, là, paf! un habitant du coin nous lance: "Allez, plus que 2km!". Cool, j'arrive enfin, quel fun! Plus loin, une autre dame :"Allez courage, plus que 2km!" Huumm pfff ces 2km sont à rallonge... Encore plus loin: "Allez ! Plus que 2 km et demi"...(?!?!?!) hahaha quel fun Maxi-rébellion dans ma tête: go go goooo!

La force mentale m'a poussée jusqu'au finish malgré une paire de poteaux pour paire de jambes et une paire de semelles récalcitrantes qui s'étaient boudinées sous mes orteils (explication plausible: les passages dans l'eau et la boue?). Spécial. Mais aucune cloche. Très spécial.

Je doutais quand même d'arriver au bout, mais je n'ai jamais douté que je puisse essayer d'y arriver...

Quel bonheur absolu de finir ce trail, entière, satisfaite, debout et encouragée par tout ce petit monde!

❤️ Judith

Mon premier OSO  (D‘autres vont donc suivre)

Le premier trail long que je connaissais, depuis maintenant une bonne quinzaine d’années. Et jusqu’il y a quelques années, c’était inimaginable pour moi d‘y participer un jour (ces gens sont fous quand même). 

Après une fin d’année 2023 plutôt déceptionnante, 2024 a été rempli d’objectifs accomplis, et l‘OSO en fait partie. 

Le supertrail du Barlatay de 50 km avec 3000 D+ m‘a laissé un goût de trop peu.

La prépa pour l‘OSO a comme d’habitude été tout sauf optimale (merci le boulot et les vacances au Caraïbes) et c’est après 12 jours de travail nonstop (et heureusement une longue nuit reposante) que je me retrouve sur la ligne de départ. 

Quelle chance qu‘on a, de courir un OSO dans le soleil à 14 degré, tous ensemble, dans cette magnifique région.

Les 10, 20, 30, 40 premiers kilomètres défilent tout seuls! Je vois Bianca, ma co-équipière de Raid qui m’accompagne pour 20 km! Je râle un peu car les montées ne sont pas assez raides et qu’il y a trop de béton, mais à part ça c’est génial. Je vois mon père au 3e ravito, qu’elle belle surprise! 

Mais par la suite, ca commence à faire mal. J’ai pas l’habitude de courir autant, surtout sur du plat (c’était pas un trail?). Mais il fait toujours aussi bon et beau et les km défilent. 

Au 58e km j’aperçois deux amis de loin qui viennent pour m’accompagner, leur ragots de la veille me font passer le temps. Merci d’avoir été là. A partir du 65e ma cuisse gauche me lâche, je ressens une vraie faiblesse, je panique un peu (parfois vaut mieux pas connaître les soucis potentiels). Je pense à Pascale, mon idole d’ultra (comment elle fait pour courir 170km ??). (Mal)heureusement, cet OSO est trop court pour pouvoir profiter de l’effet rebond de l‘ultra. 

Grâce à mes amis présents j’arrive jusqu’à la ligne d’arrivée. Super touchée d‘être aussi bien entourée. Et super contente de l‘avoir fait.

Une excellente première expérience. Pas le profil que j’aime de base, beaucoup trop plat, pas du tout technique. Mais simple, beau, à la casa, super bien organisé, et que des chouettes personnes sur les côtés.

♣️ Pascale

L’OSO : Un dernier tour dans la boue avant de clôturer la saison

Dimanche dernier marquait mon dernier rendez-vous « ultra » de l’année : l’Olne-Spa-Olne, ou OSO pour les initiés. Après deux aventures parfois cauchemadèresque, le MIUT (120 km, 7400 m D+) et l’UTMB (175 km, 10 000 m D+), cette course de 72 km et 2500 m D+ ressemblait davantage à une sortie longue qu’à un véritable défi. Pas d’objectif particulier pour moi cette fois, juste l’envie de savourer l’instant et de rester dans ma zone de confort.

Un « ultra » ou juste une longue balade ?

Chacun a sa propre définition, mais pour ma part, le mot ultra prend tout son sens à partir de 24 heures de course, quand la nuit s’invite à la fête. Ici, avec son profil roulant et ses sentiers majoritairement boisés et ponctués de bitume, l’OSO avait tout d’une escapade rapide et boueuse, parfaite pour les lièvres, les lapins et les biches. Pour une vache de montagne comme moi, qui préfère trottiner dans les pentes, escalader les rochers, faire quelques accélérations ci et là, c’était un terrain de jeu trop plat. Je le savais en fait 🤣;

Une météo changeante

J’appréhendais le froid, mais la météo nous a finalement gâté : de 2°C la veille, on est passé à un agréable 14°C. Quelques traces de neige fondante ont toutefois ajouté leur grain de sel, transformant certains chemins en véritables patinoires boueuses. Sans ça, ce serait bien trop facile, non ?

Un carré d’As au féminin

Nous étions une belle bande à prendre le départ, avec les gars du club, Stéphane, Sébastien, Alexis, Diego, Grégoire, Anthony, Frédéric, Alexandre et, surtout, notre Carré d’As féminin Barbara, Roxane, Judith et moi. Je n’ai aucun doute qu’elles vont toutes performer et j’en suis déjà admirative.. Pas question pour moi de les suivre : elles sont bien trop rapides. J’ai préféré miser sur ma stratégie habituelle : un rythme régulier, sans accroc.

Le départ : entre patience et sensations endormies

8 heures, c’est parti. Pas trop devant, pas trop derrière : une juste place parmi les 800 coureurs.

J’échange 2, 3 mots avec le youtubeur Youri de Outdoor Hysteria, ça fait plaisir de le rencontrer.

Les premiers 15 kilomètres se sont révélés frustrants, avec des ralentissements fréquents à l’avant pour une flaque de boue, une branche, un caillou. Impossible de vraiment cavaler dans les descentes, j’ai dû prendre mon mal en patience. Et puis j’avais une envie folle de pisser grave mais aucun endroit acceptable pour se contenter. Mes sensations générales étaient aussi mitigées : l’impression de courir en dormant, ou de dormir en courant.

À quoi bon continuer ? Je connais ce parcours, je l’ai déjà fait deux fois. Ce ne sont pas des paysages de montagne. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Tout ça pour manger des frites, une lasagne et une ou deux Tharée à l’arrivée? Pas besoin d’être finisher pour cela ? Si ?

Puis vinrent les fameuses douleurs de poids de côté, comme une débutante. D’abord à gauche, ensuite à droite, et rebelote à gauche. Le mental a pris le relais. Après tout, le trail, c’est ça : des hauts et des bas. Je continue comme un automate.

Le cinquantième kilomètre : la forme revient

Et puis, au 50ᵉ kilomètre, tout a changé. Mes jambes se sont enfin réveillées, et le plaisir est revenu. J’ai pu allonger la foulée et même accélérer sur les 20 derniers kilomètres.

Une conclusion rassurante

En résumé, je suis satisfaite : j’ai tenu un rythme constant, profité de belles accélérations sur la fin, et confirmé que je pouvais encore encaisser de longs efforts sans trop de difficultés. Cette course m’a rappelé une vérité essentielle : aucun trail n’est simple. Il y a toujours des imprévus, on n’est jamais tout à fait prêt et le mental est toujours là pour prendre le relais.

Mais c’est aussi ce qui rend le trail si passionnant. Chaque aventure est unique, chaque kilomètre apporte son lot de surprises.

Vive le prochain vrai ultra !

Un dernier mot, bravo aussi à tous les mecs du club !

PS : Ne m’en veuillez pas, je ne porte pas souvent le t-shirt du club… mais je vous assure, je ne suis pas sponsorisée par Salomon non plus ! Pourtant, ce club, je l’aime profondément. C’est là que se trouve mon cœur, et rien ne vaut cette solidarité, cette énergie et cette passion partagées. 🧡

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