Quand un (vieux) coureur sur route se lance dans le trail.

Récit écrit par Bernard Piette

Le titre est un peu racoleur, j'en conviens. Certes, j'ai maintenant 64 ans et je suis plus familiarisé avec les marathons, semi-marathons ou autres 20 km de Bruxelles. Avec l'âge, malheureusement, la machine a quelques ratés et des petits bobos me font osciller en course à pied entre arrêts et reprises. Au final, c'est cependant toujours la même envie qui domine ; prendre du plaisir en courant et, pourquoi pas, découvrir autre chose.

L'Ardennes Méga Trail était au programme du challenge, excellent prétexte pour s'y risquer. J'avais déjà eu l'occasion de participer à l'un ou l'autre trails, mais toujours des parcours assez faciles, accessibles aux néophytes. Dans les Ardennes, je pressentais que ce serait plus chaud même si mon choix de la petite distance m'a paru raisonnable. Avec ses 13 kilomètres et ses 700 mètres de D+, cela doit certainement faire sourire les traileurs chevronnés. Mais, à mon niveau, cela reste une aventure. J'ai donc découvert ainsi la vallée de la Semoy (avec Y car nous sommes en France).

Un départ très (trop) prudent, plutôt en fin de peloton. C'était sans doute une erreur car je me suis vite retrouvé coincé sur des sentiers où il est impossible de dépasser. Les premières difficultés sont vite apparues. De ces grimpettes, longues, au fameux pourcentage et où l'on marche. A côté de cela, la montée de l'avenue de Tervuren lors des 20 km de Bruxelles passe pour un léger faux-plat.

A l'opposé, ce sont les descentes qui sont du même acabit. Comme je n'ai aucune technique et que je ne suis pas très casse-cou, je les aborde en mode freinage, en utilisant chaque arbre sur le parcours comme amortisseur. Heureusement, j'arriverai chaque fois en bas sans casse et sans glissade spectaculaire. Ouf. Mais, si je veux atteindre le niveau de Kilian Jornet, j'ai pas mal de progrès à faire. Entre les deux, des portions plus larges et roulantes où mes réflexes de coureur reprendront le dessus. C'est là que je rattraperai de nombreux participants. A quelques centaines de mètres de l'arrivée, la traversée de la Semoy dans l'eau. Pour les habitués de la Bouillonnante, ce n'est pas une surprise. Pour moi bien. Et nous voici déjà à la fin du parcours et l'arrivée de ce 13 kilomètres.

Côté résultat, je n'ai pas à rougir de ma performance. Je termine en 1h38, 46ème sur 246 arrivants. Et aussi premier V3. Mais, il est vrai que nous n'étions pas très nombreux à avoir plus de 60 ans. Et surtout, je me suis éclaté au milieu de parcours superbes, de vues incroyables. Je voulais découvrir autre chose et prendre du plaisir. Pari gagné.

Bernard Piette

juin 2022

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