Le trail des terrils par Pascale Lahure
Par Pascale Lahure
Voici l’avant dernier trail de l’année, difficile pour moi, très roulant, il va falloir courir, s’arracher, beaucoup d’asphalte, cinq terrils aux singletracks boueux à la noirceur du minerais, des ronces en veux tu, en voilà, le tout dans la grisaille. Je dois choisir, les chaussures de route mais c’est la galère dans les terrils ou les chaussures de trail avec l’impression de courir avec des bottes sur le bitume.
Je démarre rapidement, je me place pas trop derrière cette fois car j’ai mon objectif chrono en dessous des 3h en tête. Ce que je pensais être la deuxième nous dépasse, elle vole accompagnée de deux, trois hommes, inutile de l’imiter, c’est peine perdue. C’est une fusée. Je reconnais assez bien le parcours pour l’avoir fait il y a deux ans. Je reste derrière la fille au gilet rouge, elle a un bon rythme surtout sur la route. J’attends le bon moment. Une jeune demoiselle aux cuisses impressionnantes tatouées d’un vélo file devant nous. Je n’accélère pas au risque de me griller, j’écoute mes sensations, il y encore 15 kil à faire ! Enfin une belle et longue côte, je passe devant Anneleen, garde un bon rythme toute la montée, c’est ça que j’aime. Je ne regarde jamais derrière, j’avance, je reste concentrée. Mike me parle d’une blonde non loin, mais cela ne me préoccupe guère , l’important c’est d’être bien avec soi-même et puis on verra. Le rythme de mes deux derniers kilomètres chute, mes jambes sont parties en vacances. J’ai fini.
Je me lave les mains pleines de terre, me jette sur les oranges. Les filles arrivent, on papote. La blonde me félicite pour ma troisième place. Je pensais être quatrième, belle surprise ! Même si ce n’est pas le genre de trail que j’affectionne et même si le plaisir pur n’y était pas, il est parfois bon de sortir de sa zone de confort, tester d’autres styles de course, apprendre à gérer son corps, ses capacités, en fonction. Encore une fois, chaque course amène son plein d’émotions.
J’aime ce sport.
Pascale Lahure